Pénurie d’enseignants : l’école en difficulté

Pénurie d’enseignants l'école en difficulté

Le président de la République française, Emmanuel Macron, ainsi que le ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, ont déclaré depuis la rentrée scolaire de cette année 2023 : un enseignant ou une enseignante devant chaque élève du primaire. La promesse est une chose, mais la réalisation en est une autre. Aujourd’hui, les vocations au métier de professeur se font de plus en plus rares, entraînant une inquiétante pénurie d’enseignants.

De moins en moins d’enseignant

Lors de la rentrée de classes en septembre 2023, quelques milliers d’enseignants ont encore manqué à l’appel. Pour les 12 millions d’élèves dans les écoles, les collèges et les lycées, la France comptait 853.700 enseignants dans le secteur privé sous contrat et dans le secteur public, tous deux sous la tutelle du ministère de l’Éducation nationale.

Environ 370.500 enseignants sont dans le premier degré, soit dans les écoles maternelles, élémentaires et primaires. Quant aux enseignants dans le second degré, c’est-à-dire dans les collèges et les lycées, le nombre total d’enseignants est de 483.200.

Ceux du premier degré sont passés par le concours de recrutement de professeurs des écoles et ceux du concours de recrutement de professeurs des écoles sont recrutés majoritairement par le Capes ou certificat d’aptitude au professorat du second degré. Les professeurs agrégés ne sont qu’à 10% des professionnels enseignants.

D’après la Dares, environ 328.000 enseignants seront en retraite d’ici à 2030, ce qui représente plus d’un tiers du nombre actuel. La pénurie d’enseignants risque donc d’être encore plus importante dans les années à venir compte tenu de la hausse du nombre de démissions pour les titulaires du premier et second degré, la baisse de l’attractivité du métier et surtout l’accroissement successif du nombre de candidats aux différents concours chaque année.

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Deux solutions avancées

En France, deux mesures ont été prises pour faire face à ce problème de pénurie d’enseignants. La première solution est le recrutement des contractuels. Il s’agit d’enseignants « non-titulaires » qui ne disposent pas de statut de fonctionnaire et dont le recrutement se fait sous contrat et non pas l’intermédiaire d’un concours.

Ces enseignants contractuels sont embauchés pour combler un besoin spécifique. D’après les dernières informations, ils sont en plus grand nombre dans le secteur privé sous contrat par rapport au secteur public. Toutefois, environ 10 % des enseignants dans les collèges et lycées publics ont été des non-titulaires en 2022, ce qui représente un enseignant sur dix.

Les académies qui n’ont pas pu recruter assez d’enseignants par l’intermédiaire des concours sont celles qui embauchent le plus d’enseignants contractuels. Par exemple, dans l’académie de Créteil, ils représentent uniquement 11,5% des enseignants, 10,5% dans l’académie de Versailles et 7 % dans celle de Lille.  En revanche, ils occupent 28% et 52% des effectifs dans les établissements de Guyane et Mayotte.

Mais c’est en Guyane et à Mayotte qu’ils sont les plus présents devant les élèves, avec respectivement 28% et 52% des effectifs. La deuxième solution est l’abaissement des seuils d’admission. Cela consiste à accorder le concours plus facilement pour pallier la pénurie d’enseignants.

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