Danemark : les innovations qui transforment l’enseignement et la formation professionnels

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Le Danemark joue un rôle central dans la stratégie européenne d’apprentissage tout au long de la vie. Notamment en relevant les défis de la mondialisation et des changements technologiques. Le pays scandinave maintient sa position de leader avec un système structuré autour de cinq niveaux de qualification.

Un modèle européen en pleine mutation

En 2019, 37 % des élèves du secondaire supérieur suivaient un cursus professionnel contre 63 % pour l’enseignement général. Cette répartition reflète une particularité danoise. En outre, la perméabilité complète entre filières professionnelles et générales permet aux apprenants de poursuivre vers des qualifications supérieures.

Les réformes stratégiques engagées

Plusieurs accords tripartites ont été signés pour améliorer le système de formation. Ces partenariats entre gouvernement, syndicats et employeurs incarnent l’esprit consensuel danois. Face à la désaffection des jeunes, le gouvernement a lancé en 2014 une vaste réforme visant à augmenter le taux d’accès. Pour exemple, en 2015 de 18 %  et à 30 % en 2025. De plus, cette reforme a amélioré le taux de réussite de 52 % à 67 %.

Une allocation mensuelle de 800 euros a été instaurée pour tous les élèves vivant hors domicile parental. Cette mesure concrète facilite l’accès géographique aux formations.

L’apprentissage : pilier du dispositif professionnel

L’apprentissage danois est accessible dès la 9ème année d’enseignement, généralement vers 16 ans, et reste ouvert aux adultes. Le financement tripartite assure la viabilité du système. L’État finance la part scolaire via le système taximeter tandis que l’apprenti perçoit un salaire évolutif, d’environ 8 euros horaires la première année jusqu’à 14 euros la quatrième.

Les comités professionnels nationaux supervisent les formations, approuvent les entreprises formatrices et adaptent les contenus en collaboration étroite avec les établissements. Cette gouvernance partagée garantit l’adéquation avec le marché du travail.

La formation continue : moteur de la flexicurité

La formation professionnelle continue constitue un pilier de la flexicurité danoise et un élément central des politiques actives du marché du travail. Le gouvernement et les partenaires sociaux la considèrent comme l’instrument principal contre le chômage et les pénuries de main-d’œuvre qualifiée.

Les partenaires sociaux et établissements élaborent 3000 programmes AMU d’une semaine moyenne formant à 120 compétences différentes. Chaque année, 400 nouveaux programmes sont développés en six semaines. Cette réactivité impressionnante illustre l’agilité du système danois.

Le virage numérique en marche

Le Danemark bénéficie d’une infrastructure numérique solide mais fait face à une pénurie de travailleurs qualifiés et un creusement des écarts entre petites et grandes entreprises. Selon les analyses, les besoins en compétences STEM croîtront de 28 % au Danemark entre 2013 et 2025, contre 12 % en moyenne européenne.

Le gouvernement prévoit d’investir 268,5 millions d’euros pour une société plus numérique sur la période 2022-2027. Pour la première fois, le Danemark s’est doté en 2022 d’un ministre chargé de la digitalisation, démontrant la priorité stratégique accordée à cette transformation.

Les débouchés professionnels élargis

Les formations professionnelles danoises, allant de bac+2 à bac+4, préparent à une carrière ciblée tout en permettant la poursuite d’études dans la majorité des cas. Les établissements multiplient les accords avec entreprises commerciales et industrielles pour placer leurs étudiants.

Le modèle danois conjugue tradition d’éducation populaire, pragmatisme nordique et innovation pédagogique. Son efficacité repose sur:

  • le dialogue social permanent,
  • l’investissement massif dans la formation continue
  • la capacité d’adaptation remarquable aux mutations économiques et technologiques.

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Au niveau post-secondaire, les programmes mènent à des qualifications de niveau EQF 5 et permettent, via des passerelles, de rejoindre des programmes de l’enseignement supérieur. Cette fluidité caractérise le système danois et favorise l’employabilité durable.

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