Comment financer sa formation avec des aides publiques ou privées

Comment financer sa formation avec des aides publiques ou privées

Dans un monde en constante évolution, la formation continue est devenue une nécessité pour de nombreux adultes. Que ce soit pour changer de métier, acquérir de nouvelles compétences ou renforcer ses connaissances dans un domaine en mutation, se former est un levier essentiel pour maintenir son employabilité. Mais un obstacle majeur persiste : le coût. Heureusement, il existe en France comme ailleurs en Europe de nombreuses aides publiques et privées pour financer sa formation. Encore faut-il savoir où chercher.

Voici un panorama détaillé des dispositifs disponibles, que vous soyez salarié, indépendant, demandeur d’emploi ou étudiant.

1. Financement public : des dispositifs nationaux accessibles à tous

Le Compte Personnel de Formation (CPF)

En France, le CPF est l’outil phare du financement individuel. Tout salarié cumule automatiquement des droits à la formation : 500 euros par an (voire 800 euros pour les personnes peu qualifiées), avec un plafond de 5 000 à 8 000 euros.

Ce compte est utilisable même en période de chômage. Il permet de financer une large palette de formations certifiantes, y compris à distance. L’inscription se fait via le site ou l’application Mon Compte Formation.

Bon à savoir : dès 2024, une participation forfaitaire à la charge du bénéficiaire a été introduite pour limiter les abus, mais les personnes en recherche d’emploi peuvent être exonérées.

Pôle Emploi et l’Aide Individuelle à la Formation (AIF)

Les demandeurs d’emploi peuvent bénéficier d’un financement complémentaire de la part de Pôle Emploi : l’AIF, qui peut couvrir la totalité du reste à charge d’une formation, si elle est cohérente avec le projet professionnel validé.

Il est indispensable d’en parler avec son conseiller référent et d’obtenir un devis détaillé auprès de l’organisme de formation pour enclencher la demande.

Le Projet de Transition Professionnelle (PTP)

Ex-Fongecif, le PTP permet à un salarié de quitter temporairement son poste pour suivre une formation longue (par exemple pour une reconversion), tout en percevant une rémunération. Il faut justifier de 24 mois d’activité professionnelle, dont 12 mois dans l’entreprise actuelle.

Ce dispositif est financé par Transitions Pro, l’association régionale compétente. L’accord de l’employeur est requis sur les dates, mais pas sur le contenu.

Le Plan de développement des compétences (entreprises)

Les employeurs peuvent eux aussi financer des formations pour leurs salariés via le Plan de développement des compétences. Ce dispositif permet de former les collaborateurs sur des compétences clés ou nouvelles technologies. Il ne s’agit pas toujours de formations longues, mais de modules courts et ciblés.

C’est à l’employeur d’en faire la demande auprès de son OPCO (Opérateur de Compétences) qui prend en charge tout ou partie des coûts.

Les Régions et les collectivités locales

Chaque région propose également des dispositifs spécifiques d’aide à la formation. Ces aides varient d’un territoire à l’autre et ciblent notamment :

  • Les jeunes sans diplôme,

  • Les femmes en reconversion,

  • Les secteurs en tension (BTP, soins, numérique),

  • Les projets de création d’entreprise.

Pour connaître les aides disponibles, le site www.maformation.fr ou les maisons de l’emploi locales sont d’excellents points de départ.

2. Les bourses et aides pour les étudiants ou jeunes adultes

Les bourses d’études classiques

Pour les jeunes en formation initiale, les bourses du CROUS restent la solution principale, calculées selon les revenus familiaux. Mais ces aides sont limitées dans le temps et soumises à conditions.

Le dispositif “Parcoursup + Apprentissage”

L’alternance est une solution idéale pour se former tout en étant rémunéré. Les frais de formation sont entièrement pris en charge par l’entreprise et son OPCO. En parallèle, l’apprenti perçoit un salaire selon son âge.

Les aides du Fonds de Solidarité pour les Étudiants

Certaines universités proposent également des fonds d’urgence ou des aides spécifiques pour les étudiants en difficulté, les étudiants étrangers ou ceux engagés dans un projet entrepreneurial.

Lire aussi : Bourse étudiant, à quoi ça sert et comment l’obtenir ?

3. Aides privées : fondations, associations, mécénat et crowdfunding

Les fondations d’entreprise et bourses privées

De nombreuses fondations ou entreprises privées accordent des bourses de formation ou de reconversion. Quelques exemples notables :

  • La Fondation de la Deuxième Chance (pour les personnes en grande précarité),

  • La Fondation Nexity (urbanisme, immobilier),

  • La Fondation Groupe Adecco (insertion par l’emploi),

  • La Fondation d’entreprise Hermès (métiers d’art).

Il faut souvent constituer un dossier détaillé avec lettre de motivation, projet professionnel et devis de la formation.

Associations et ONG

Certaines associations militent pour l’accès à la formation pour tous :

  • Article 1 : accompagnement de jeunes issus de milieux modestes,

  • Force Femmes : soutien aux femmes de plus de 45 ans en reconversion,

  • Ticket for Change : accompagnement des porteurs de projets à impact.

Le financement participatif (crowdfunding)

De plus en plus de personnes financent leur formation via des campagnes de crowdfunding, en expliquant leur projet de reconversion ou d’auto-entrepreneuriat sur des plateformes comme Leetchi, Ulule ou KissKissBankBank.

Une communication authentique, un objectif clair et un budget détaillé sont essentiels pour mobiliser des donateurs.

4. Cas particuliers : auto-entrepreneurs et indépendants

Les travailleurs non-salariés ont aussi droit à la formation professionnelle, via les Fonds d’assurance formation (FAF) en fonction de leur activité :

  • FAFCEA pour les artisans,

  • AGEFICE pour les commerçants,

  • FIFPL pour les professions libérales.

Le montant annuel de prise en charge varie selon les secteurs et la nature de la formation. Une demande doit être faite avant le début de la formation, avec devis et programme pédagogique à l’appui.

5. Quelques conseils pratiques pour maximiser son financement

  • Comparer plusieurs organismes de formation et exiger des devis détaillés.

  • Anticiper les délais : certaines aides comme le CPF sont mobilisables rapidement, d’autres (PTP, OPCO) nécessitent plusieurs semaines de traitement.

  • Ne pas hésiter à combiner plusieurs aides : par exemple CPF + AIF + cofinancement régional.

  • Faire appel à un conseiller (Pôle Emploi, CAP Emploi, Mission locale, conseiller en évolution professionnelle) pour optimiser son dossier.

Une multitude de solutions pour se former, à condition d’être bien informé

Financer sa formation peut sembler complexe, mais les solutions sont nombreuses et accessibles à tous les profils. Que vous soyez en reconversion, jeune diplômé, salarié ou entrepreneur, il existe une palette d’aides publiques et privées pour alléger, voire supprimer complètement le coût de votre formation.

S’informer, planifier et mobiliser les bons interlocuteurs sont les clés pour transformer votre projet de formation en réalité. Car se former, c’est investir en soi. Et cet investissement, bien accompagné, est souvent le plus rentable à long terme.

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